Douleur au poignet lors de la pratique du padel et du tennis : comprendre, traiter et prévenir

Charles Bijon • 21 novembre 2024

Les douleurs au poignet sont fréquentes chez les pratiquants de padel et de tennis, des sports exigeants qui sollicitent fortement cette articulation. Ces douleurs, souvent liées à des gestes répétitifs ou à une mauvaise technique, peuvent être très gênantes et limiter la performance des sportifs. 

Comprendre la douleur au poignet chez les joueurs de padel et de tennis

Le poignet est une articulation complexe qui joue un rôle crucial dans de nombreux sports, en particulier ceux qui impliquent l'utilisation de raquettes. Le tennis et le padel demandent des mouvements rapides, précis et souvent répétés du poignet, sollicitant à la fois les tendons, les ligaments et les petits os carpiens de cette articulation. Ces gestes répétitifs et l'impact de la balle sur la raquette peuvent engendrer des microtraumatismes ou des inflammations, augmentant ainsi le risque de douleurs ou de blessures.

Anatomie du poignet : une structure vulnérable

Le poignet est composé de huit petits os, les os carpiens, qui s’articulent avec les os de l’avant-bras (radius et ulna). Cette structure est maintenue par un réseau dense de ligaments et de tendons, permettant des mouvements de flexion, d’extension, de rotation et de déviation latérale. Cette anatomie complexe rend le poignet particulièrement vulnérable aux blessures, surtout en cas de sur-sollicitation ou de mauvais positionnement lors des frappes de balle.

Causes fréquentes de douleurs au poignet dans le padel et le tennis

Les douleurs au poignet peuvent avoir plusieurs origines. Nous pouvons les classer en fonction de leur localisation sur le poignet. Les douleurs du compartiment ulnaire, bien plus fréquentes, et les douleurs du compartiment radial.

Causes de douleur sur le compartiment ulnaire du poignet

Tendinopathie de l’extenseur ulnaire du carpe (ECU)

La pathologie du tendon extenseur ulnaire du carpe (ECU) est l'une des causes les plus courantes de douleur du poignet du côté ulnaire chez les joueurs de tennis ou de padel. Le tendon de l’ECU et sa gaine sont particulièrement à risque lors d'un coup droit. La lésion survient en raison des surcharges répétée transmises au poignet lors de l'impact de la raquette avec la balle. Lorsque l'effet de lift est généré pendant ce mouvement, le joueur doit tenir la raquette avec une technique qui prédispose davantage l’ECU à une blessure en positionnant le poignet en déviation ulnaire excessive. Le tendon de l’ECU est également reconnu comme étant à risque de blessure lors d’un revers à deux mains. 

Les blessures répétées du tendon de l'ECU peuvent entraîner une tendinite de l’ECU. Cela peut se manifester par des douleurs, des craquements et un gonflement le long du tendon de l’ECU, qui s’aggravent lors de la flexion du poignet, de la déviation ulnaire et de la supination.

Une lésion aiguë peut entraîner une rupture de la gaine ou du tendon. Le tendon de l’ECU est contenu dans une gaine, stabilisée au niveau de l'ulna par un tissu de type "labrum" appelé linea jugata, qui accentue la concavité du sillon, ainsi que par le rétinaculum des extenseurs, qui recouvre cette gaine. Une rupture de la gaine peut provoquer une instabilité du tendon de l’ECU. Le tendon va avoir tendance à se subluxer en particulier lors de la supination de l'avant-bras.

Des radiographies doivent être effectuées pour écarter une pathologie osseuse. Le diagnostic est confirmé sur une IRM ou sur une échographie dynamique. 

La tendinite de l'ECU est initialement prise en charge de manière conservatrice avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), de la glace, une modification des activités et une attelle. Si les symptômes persistent, une injection de corticoïdes peut soulager les symptômes.

Dans les cas d’une instabilité aiguë de l'ECU, le poignet est d'abord immobilisé pendant 6 semaines avec une attelle. Le traitement devient chirurgical si l’instabilité douloureuse persiste.

Lésion du ligament triangulaie du carpe : TFCC

Le ligament triangulaire du carpe ou TFCC joue un rôle crucial dans la stabilité de l’articulation radioulnaire distale (RUD) ainsi que dans la transmission des charges à travers le poignet. Une blessure du TFCC, qu’elle soit aiguë ou chronique, entraîne une impotence fonctionnelle liée à des douleurs du côté ulnaire du poignet et une diminution de la force de préhension.

Les lésions du TFCC peuvent être traumatiques ou dégénératives. Les patients se plaignent de douleurs du côté ulnaire du poignet, qui sont aggravées par des mouvements de charge et de rotation du poignet.

Dans le cas de lésions superficielles, l’articulation radioulnaire distale (RUD) reste stable, mais cette stabilité peut être compromise en cas de lésion profonde fovéales du TFCC. C’est-à-dire de son insertion sur l’ulna.
Des radiographies doivent être effectuées pour écarter toute pathologie osseuse, bien qu'elles soient souvent négatives à moins qu'une fracture de la styloïde de l'ulna ne soit présente.  En cas de suspicion de lésion du TFCC, une IRM ou un arthroscanner sont demandés pour confirmer le diagnostic.

La prise en charge initiale des lésions du TFCC inclut plusieurs modalités conservatrices, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), une attelle limitant la pronosupination, une modification des activités, et les injections de corticoïdes.
En cas d’échec de ces traitements, l'arthroscopie du poignet est la référence pour le diagnostic et le traitement des pathologies du TFCC.

Le syndrome du conflit ulno-carpien

Le syndrome du conflit ulno-carpien est une source de douleur au poignet du côté ulnaire, résultant d’un contact direct entre l’extrémité distale de l’ulna et le carpe chez les patients présentant une variance ulnaire positive. Cela signifie que l’ulna est plus long que le radius de manière congénitale ou acquise. Les patients se présentent avec une douleur au poignet ulnaire, aggravée lorsque l’avant-bras est en pronation et le poignet en déviation ulnaire.

Des radiographies sont réalisées pour évaluer la longueur de l’ulna par rapport au radius et mesurer la variance ulnaire. Elles peuvent également montrer des lésions dégénératives au niveau de l’ulna distal, du lunatum et du triquétrum. L’IRM permet d’identifier efficacement ces lésions dégénératives ainsi que les pathologies associées du TFCC.

Le traitement conservateur du syndrome du conflit ulno-carpien inclut des anti-inflammatoires stéroïdiens (AINS), une immobilisation par attelle et une modification des activités.

En cas d’échec du traitement conservateur, le traitement est chirurgical. Il consiste à décharger l’articulation ulno-carpienne en réduisant la variance ulnaire positive. Les options incluent une ostéotomie de raccourcissement de l’ulna ou une résection de la tête ulnaire selon Wafer fait le plus souvent sous arthroscopie.

Fracture de l’hamulus de l’hamatum

Les fractures de l'hamulus de l’hamatum peuvent résulter d'un événement traumatique aigu (comme une chute sur la main en extension) ou d 'impact répétitif du manche de la raquette contre le main. Les patients présentent souvent des symptômes non spécifiques, tels qu'une sensibilité dans l'éminence hypothénar, des paresthésies dans le territoire du nerf ulnaire, et parfois même une rupture des tendons fléchisseurs profonds des doigts du côté ulnaire.

Le diagnostic peut être confirmé sur des radiographies avec vue du canal carpien ou plus aisément par scanner

Les fractures aiguës non déplacées de l’hamulus de l’hamatum peuvent être traitées de manière conservatrice par une immobilisation de 6 semaines. Les fractures déplacées et les pseudarthrose peuvent être traitées chirurgicalement par fixation par vis ou résection du fragment.

Causes de douleur sur le compartiment radial du poignet

Tendinopathie ou ténosynovite de De Quervain

Il s’agit d’une ténosynovite du premier compartiment dorsal de De Quervain est une cause fréquente de douleur du poignet du côté radial chez les joueurs de tennis ou de padel. Le premier compartiment dorsal contient le long abducteur du pouce (LAP) et le court extenseur du pouce (LEP). Il a été démontré qu'un septum divise les deux tendons dans environ 50 % des poignets. L'utilisation excessive du poignet entraîne une inflammation et un épaississement des tendons LAP et LEP, provoquant une douleur et un gonflement sur le versant dorsal et radial du poignet, au-dessus du premier compartiment dorsal. Les patients se plaignent de douleur, de difficultés lors des prises impliquant le pouce, et d'une diminution de la force de préhension.

Les radiographies peuvent être réalisées pour écarter d'autres causes de douleur du poignet sur le versant radial, telles que l’arthropathie trapézométacarpienne ou scapho-trapézo-trapézoïdienne, ou une fracture occulte du scaphoïde en cas de chute récente ou passée.
Le diagnostic est confirmé par l’échographie ou l’IRM.
Le traitement est le plus souvent conservateur incluant une modification des activités, l'immobilisation par une attelle et éventuellement des injections de corticoïde. En cas d’échec du traitement médical, une libération chirurgicale du premier compartiment dorsal est le plus souvent efficace.

Tendinopathie ou ténosynovite de croisement

La tendinopathie de croisement ou ténosynovite de croisement est observée chez les joueurs de tennis lorsque les tendons du premier compartiment (tendons du long abducteur du pouce et court extenseur du pouce) et deuxième  compartiment (Tendons court extenseur radial du carpe et long extenseur radial du carpe) s'entrecroisent à environ 4 cm en haut du poignet. Les patients présentent une douleur localisée à ce niveau, souvent d’apparition progressive, notamment lors des activités répétitives

Les examens d'imagerie incluent des radiographies pour exclure les lésions osseuses. L'échographie ou l'IRM confirme le diagnostic.

Le traitement de la tendinopathie de croisement comprend initialement une modification des activités, l'immobilisation du poignet, ou les injections de corticoïdes. En cas d’échec de ce traitement conservateur, la libération isolée du deuxième compartiment dorsal peut être efficace.

Fracture de fatigue ou de stress 

Une fracture de fatigue, également appelée fracture de stress, peut apparaître en raison de microtraumatismes répétés sans temps de repos suffisant. Ce type de fracture affecte généralement les os du carpe, comme le scaphoïde, qui supportent les impacts répétitifs de la raquette contre la balle. Les fractures de fatigue se manifestent par une douleur progressive, parfois accompagnée d'un léger gonflement.

Syndrome du canal carpien

Le syndrome du canal carpien, bien que moins fréquent dans les sports de raquette, peut se manifester chez les joueurs intensifs. Cette pathologie survient lorsque le nerf médian est comprimé dans le poignet, provoquant des douleurs et des engourdissements. Les mouvements de flexion répétitifs, combinés aux vibrations de la raquette, peuvent contribuer à l’apparition de ce syndrome.

Symptômes associés aux douleurs au poignet dans le padel et le tennis

Les douleurs peuvent varier en intensité, allant d’une gêne légère à une douleur invalidante. Voici les symptômes les plus courants :

  • Douleur vive : ressentie lors des mouvements ou après une session intense.
  • Raideur : une perte de mobilité du poignet, rendant les mouvements difficiles.
  • Gonflement : signe d’inflammation, souvent visible et palpable.
  • Faiblesse : difficulté à maintenir une prise ferme de la raquette.
  • Engourdissements : en cas de syndrome du canal carpien ou de lésion nerveuse, un engourdissement ou des picotements peuvent survenir dans la main.

Diagnostic des douleurs au poignet : l'importance d'un bilan précis

Pour diagnostiquer correctement l'origine de la douleur, un examen clinique est essentiel. Le Dr Charles Bijon peut évaluer la mobilité du poignet, rechercher des points de douleur précis et identifier les mouvements douloureux. Des examens d'imagerie (radiographie, IRM) peuvent être nécessaires pour détecter une tendinopathie/tendinite, une lésion ligamentaire ou une fracture. Un diagnostic précis est fondamental pour adapter le traitement en fonction de la pathologie identifiée.

Traitements et solutions pour soulager la douleur au poignet

La prise en charge des douleurs au poignet dépend de la gravité de la blessure et de la cause sous-jacente.

Repos et immobilisation

Le repos est souvent le premier traitement pour éviter d'aggraver la blessure. Une immobilisation partielle ou totale du poignet à l'aide d'une attelle peut être recommandée pour limiter les mouvements et permettre aux tissus de cicatriser.

Physiothérapie

La physiothérapie aide à renforcer les muscles et les tendons entourant le poignet, réduisant ainsi la charge exercée sur l'articulation. Des exercices d'étirement et de renforcement musculaire spécifiques peuvent être prescrits pour améliorer la stabilité et la résistance du poignet.

Traitements médicamenteux et infiltrations

Des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent être prescrits pour réduire la douleur et l’inflammation. En cas de tendinite persistante, des infiltrations de corticoïdes peuvent être envisagées pour diminuer l’inflammation locale.

Chirurgie : un dernier recours

Dans les cas graves où les traitements conservateurs échouent, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Celle-ci est généralement réservée aux situations telles que les lésions ligamentaires importantes, les tendinites résistantes au traitement médicales, fractures,…

Prévention : conseils pour éviter la douleur au poignet

Pour éviter l'apparition de douleurs au poignet, il est important d’adopter de bonnes pratiques, particulièrement pour les joueurs réguliers.

Adopter une technique appropriée

Une technique incorrecte peut augmenter la tension exercée sur le poignet. Il est donc essentiel de veiller à réaliser les gestes de frappe avec un bon positionnement de la raquette et du poignet. Un entraîneur peut aider à corriger les erreurs techniques et à optimiser la gestuelle.

S'échauffer avant chaque session

Un échauffement complet des poignets, des mains et des bras permet de préparer les muscles et les articulations à l’effort. Des exercices de rotation et de flexion du poignet sont particulièrement recommandés.

Utiliser un matériel adapté

Choisir une raquette de bonne qualité, avec une poignée adaptée à la taille de sa main, peut réduire les risques de blessure. Une raquette trop lourde ou mal équilibrée peut augmenter la charge sur le poignet et favoriser l’apparition de douleurs.

Intégrer des exercices de renforcement musculaire

Le renforcement musculaire des muscles de l'avant-bras contribue à mieux protéger les tendons et les ligaments du poignet. Des exercices réguliers, comme les flexions et extensions du poignet avec une légère résistance, aident à prévenir les blessures.

Conclusion

Les douleurs au poignet chez les joueurs de padel et de tennis sont fréquentes, mais elles peuvent être évitées ou atténuées en adoptant des techniques adaptées et en intégrant des exercices de renforcement et d'échauffement. Un matériel approprié et une gestuelle correcte sont essentiels pour préserver cette articulation vulnérable. En cas de douleur persistante, consulter un professionnel tel que le Dr Charles Bijon permettra de poser un diagnostic précis et d’adopter un traitement adapté, afin de continuer la pratique de son sport favori en toute sérénité.

par Charles Bijon 9 octobre 2025
La maladie de Kienböck touche l’un des os du poignet et provoque douleurs et perte de force. Un diagnostic précoce permet d’éviter les séquelles fonctionnelles.
par Charles Bijon 22 septembre 2025
La maladie de Dupuytren est une pathologie chronique et évolutive de la main, caractérisée par une rétraction progressive des doigts vers la paume. Elle touche l’ aponévrose palmaire , une membrane fibreuse située sous la peau de la paume, sans atteindre les tendons ni les nerfs. À mesure que la maladie progresse, elle peut gêner des gestes simples du quotidien, comme serrer la main ou enfiler un gant. La cause exacte de cette maladie reste partiellement inconnue, mais plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés.  Qu’est-ce que l’aponévrose palmaire ? L’aponévrose palmaire est un tissu conjonctif dense situé juste sous la peau de la paume. Elle assure un rôle de protection des structures profondes de la main (tendons fléchisseurs, nerfs, vaisseaux) et participe à la transmission des forces lors de la préhension. Dans la maladie de Dupuytren, cette membrane s’épaissit et forme progressivement des nodules puis des brides fibreuses, responsables de la rétraction progressive des doigts, notamment les quatrième et cinquième. Les premiers signes de la maladie de Dupuytren La maladie de Dupuytren débute souvent de manière discrète. Elle peut se manifester par un ou plusieurs nodules indolores dans la paume, parfois sensibles à la pression. Ces nodules évoluent ensuite en cordes fibreuses qui s’étendent vers les doigts et limitent leur extension. La flexion reste généralement conservée. Le test de la table (impossibilité de poser la main à plat) est un signe d’atteinte évoluée. La maladie de Dupuytren est souvent bilatérale mais d’intensité asymétrique. Facteurs de risque et causes possibles La cause exacte de la maladie de Dupuytren reste inconnue. Il ne s’agit pas d’une inflammation ni d’un traumatisme direct. Toutefois, plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés. Facteurs génétiques La prédisposition héréditaire est bien documentée. Une mutation génétique encore mal identifiée entraînerait une anomalie de la prolifération des cellules fibroblastiques de l’aponévrose. La maladie est plus fréquente dans certaines familles et certaines origines ethniques, notamment en Europe du Nord. La transmission semble autosomique dominante à pénétrance variable. Âge et sexe La maladie de Dupuytren est plus fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Le risque augmente avec l’âge, et les formes sévères sont également plus fréquentes chez les hommes. Comorbidités et facteurs environnementaux Plusieurs affections ont été associées à la maladie : Diabète, en particulier le diabète de type 1, Épilepsie, possiblement en lien avec certains traitements (barbituriques), Hypercholestérolémie, Alcoolisme chronique, Tabagisme actif. Les professions exposant à des microtraumatismes répétés de la paume (travail manuel intensif, usage prolongé de machines vibrantes) ont été évoquées comme facteurs aggravants, sans qu’un lien direct ne soit formellement établi.
par Charles Bijon 8 septembre 2025
Les brûlures de la main sont des lésions fréquentes, parfois graves, qui nécessitent une prise en charge rigoureuse pour éviter des séquelles fonctionnelles importantes. En raison de la complexité anatomique de la main et de son rôle central dans les gestes du quotidien, toute brûlure, même modérée, doit être évaluée avec attention. Comprendre les types de brûlures Brûlure thermique, chimique ou électrique Les brûlures thermiques sont les plus fréquentes. Elles sont causées par un contact avec un liquide chaud, une flamme, un objet brûlant ou de la vapeur. Les brûlures chimiques surviennent au contact d’agents caustiques comme l’acide ou la soude. Les brûlures électriques , bien que plus rares, peuvent provoquer des lésions profondes et insidieuses. Classification selon la profondeur Brûlure du premier degré : rougeur douloureuse, atteinte superficielle de l’épiderme (ex : coup de soleil). Aucun risque de séquelle. Brûlure du deuxième degré superficiel : apparition de phlyctènes (cloques), douleur importante, cicatrisation possible sans greffe. Brûlure du deuxième degré profond : destruction partielle du derme, aspect blanchâtre ou tacheté, douleur modérée. Souvent besoin de traitement chirurgical. Brûlure du troisième degré : atteinte complète des couches cutanées, aspect blanc ou carbonisé, indolore du fait de la destruction des terminaisons nerveuses. Gestes d’urgence à adopter immédiatement Refroidir la zone brûlée Le premier réflexe à avoir est de refroidir la brûlure sous un filet d’eau tempérée (15 à 25°C) pendant 15 à 20 minutes. Cela permet de limiter la progression de la brûlure et de soulager la douleur. Retirer les objets compressifs Il est essentiel de retirer bagues, bracelets ou montres sur la main brûlée avant que l’œdème n’apparaisse, car un gonflement rapide peut entraîner une compression délétère. Ne pas percer les cloques Les phlyctènes doivent être laissées intactes si elles ne sont pas rompues, car elles servent de barrière naturelle contre les infections. Ne pas appliquer de corps gras Les pommades, beurres ou autres remèdes "maison" sont à proscrire. Ils augmentent le risque infectieux et peuvent compliquer le diagnostic clinique.
par Charles Bijon 19 août 2025
La tendinite de l’épaule , ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs, est une affection fréquente responsable de douleurs nocturnes, souvent invalidantes. Le repos est essentiel à la récupération, mais il est difficile à trouver lorsque la douleur perturbe le sommeil. Comprendre comment adapter sa position et son environnement nocturne peut aider à améliorer la qualité du repos et à favoriser la guérison. Pourquoi la douleur est-elle plus forte la nuit ? Les douleurs liées à une tendinite de l’épaule sont souvent exacerbées la nuit. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : En position allongée, l’inflammation n’est plus atténuée par l’activité musculaire ou la gravité ; Le relâchement musculaire nocturne peut favoriser une mise en tension des tendons enflammés ; Une mauvaise posture au lit peut compresser l’articulation ou étirer les structures douloureuses. Ces facteurs provoquent des réveils nocturnes, des difficultés à s’endormir ou des douleurs matinales plus intenses. Les positions à privilégier pour mieux dormir Dormir sur le d os Cette position est généralement la plus recommandée. Elle permet de répartir le poids de manière équilibrée sans exercer de pression sur l’épaule douloureuse. Il peut être utile de placer un coussin sous le bras atteint pour le surélever légèrement. Cette élévation réduit la tension sur les tendons de la coiffe des rotateurs . Dormir sur le côté opposé à l'épaule douloureuse Si dormir sur le dos n’est pas confortable, il est possible de se coucher sur le côté opposé. Il est alors conseillé de placer un oreiller entre les deux bras, afin que le bras douloureux repose sans tension vers l’avant ou vers le bas. Positions à éviter Dormir sur l’épaule douloureuse est à proscrire. Cette position comprime les tendons déjà inflammés et accentue la douleur. Dormir en position fœtale ou avec le bras coincé sous l’oreiller peut également aggraver les symptômes.
par Charles Bijon 5 août 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Ce nerf traverse un passage étroit appelé canal carpien , formé par les os du carpe et le ligament annulaire antérieur. Lorsque ce canal se rétrécit ou que son contenu augmente (inflammation, œdème, etc.), le nerf médian est comprimé, provoquant des symptômes bien spécifiques. Mieux comprendre le nerf médian Le nerf médian innerve plusieurs muscles de la main et assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié externe de l'annulaire. Sa compression entraîne des troubles sensitifs et moteurs qui évoluent avec le temps si le syndrome n'est pas pris en charge. Cette atteinte peut affecter considérablement les gestes du quotidien comme écrire, se coiffer ou saisir un objet, en altérant la précision et la force de préhension. Les premières manifestations cliniques Le syndrome du canal carpien se déclare le plus souvent de manière progressive. Les symptômes initiaux sont parfois intermittents et peuvent passer inaperçus. Leur reconnaissance précoce est essentielle pour éviter une évolution vers une forme chronique. Picotements et fourmillements Les premiers signes sont souvent des fourmillements , des picotements ou une sensation d'engourdissement localisés dans les trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et parfois dans l'annulaire. Ces sensations apparaissent surtout la nuit ou au réveil et peuvent s’intensifier lors de certaines activités : maintien prolongé du téléphone, conduite, lecture ou travail sur clavier. Ces paresthésies peuvent parfois s'étendre vers l'avant-bras, mais restent typiquement localisées sur le territoire du nerf médian. Douleurs nocturnes liées au canal carpien Les douleurs de type brûlure, élancements ou décharges électriques au niveau de la main ou de l’avant-bras sont fréquentes. Elles perturbent souvent le sommeil et obligent le patient à secouer sa main pour soulager les symptômes. Ce signe clinique est évocateur d’un syndrome du canal carpien débutant. Baisse de sensibilité Avec l'évolution de la compression, une hypoesthésie peut apparaître. Le patient ressent une perte de sensibilité progressive dans les doigts innervés par le nerf médian, gênant certaines activités fines comme manipuler de petits objets, boutonner un vêtement ou saisir une clé. Ce déficit sensoriel est d’autant plus problématique qu’il impacte directement la précision des gestes. Faiblesse musculaire Bien que plus tardive, une diminution de la force du pouce peut s'observer. Les muscles thénariens, responsables de l’opposition du pouce, peuvent s’atrophier en l’absence de traitement. Le patient éprouve alors des difficultés à saisir fermement un objet ou à effectuer un mouvement d’opposition efficace. Cette atteinte motrice est le témoin d’un syndrome du canal carpien évolué, nécessitant une prise en charge rapide.
par Charles Bijon 22 juillet 2025
La cuisine professionnelle exige une grande technicité et une répétition constante de gestes précis. Avec le temps, ces mouvements peuvent engendrer une sollicitation excessive de certaines structures anatomiques du poignet . Les cuisiniers, souvent debout pendant de longues heures et exposés à des charges manuelles importantes, sont particulièrement exposés aux troubles musculo-squelettiques, et en particulier aux tendinopathies du poignet . Les gestes professionnels en cause La préparation des aliments, la manipulation d'ustensiles lourds, la réalisation de gestes fins comme l'émincé ou le décorticage, ou encore le nettoyage répété du poste de travail impliquent tous des mouvements de flexion, extension, torsion et pression du poignet. Certaines situations sont particulièrement à risque : les mouvements répétitifs de flexion-extension du poignet, le maintien prolongé du poignet en position extrême, l'utilisation d'outils non ergonomiques, le port répété de charges ou l'utilisation de hachoirs ou couteaux lourds. Avec le temps, ces gestes peuvent entraîner des contraintes mécaniques importantes sur les tendons, en particulier ceux des fléchisseurs et extenseurs du poignet. Le rythme soutenu des services, les contraintes horaires et le stress physique inhérents à la profession aggravent les risques de surmenage articulaire. Les tendinopathies les plus fréquentes Chez les cuisiniers, on retrouve principalement deux formes de tendinopathies : Tendinite des fléchisseurs du poignet Cette pathologie est liée à la sollicitation répétée des tendons fléchisseurs. Elle se manifeste par une douleur à la face palmaire du poignet, parfois avec une sensation de tiraillement lors de la préhension. Tendinite des extenseurs (face dorsale) Souvent liée à l'utilisation d'outils avec le poignet en extension, cette tendinopathie provoque des douleurs sur la face dorsale du poignet. Elle peut être confondue avec une douleur articulaire. Tendinite de De Quervain Moins fréquente, mais présente chez certains cuisiniers, la tendinite de De Quervain affecte les tendons du pouce au niveau du bord radial du poignet. Elle se manifeste par une douleur lors des mouvements d'opposition ou de saisie. D'autres affections comme les kystes synoviaux ou les syndromes canalaires (syndrome du canal carpien, compression du nerf ulnaire) peuvent aussi survenir dans ce contexte, nécessitant une évaluation spécialisée.
par Charles Bijon 7 juillet 2025
Le kyste arthrosynovial du poignet est une tumeur bénigne fréquente, qui se développe à partir d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. S'il est souvent indolore, il peut devenir gênant, voire invalidant, lorsqu'il prend du volume ou interfère avec les mouvements du poignet. Il touche aussi bien les jeunes adultes actifs que les personnes exerçant une activité manuelle ou sollicitant de manière répétée leur articulation. Qu'est-ce qu'un kyste arthro-synovial ? Il s'agit d'une formation remplie de liquide synovial, issu d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. Le plus souvent, le kyste est relié par un pédicule à l'articulation du poignet, formant une hernie de la capsule articulaire. Il peut apparaître de manière progressive ou subite. On distingue deux localisations principales : la face dorsale du poignet, plus fréquente, la face palmaire, parfois plus délicate à explorer ou à traiter. Le kyste se présente généralement comme une tuméfaction arrondie, ferme et mobile, parfois visible à l'œil nu ou uniquement palpable. Sa taille est variable et peut fluctuer selon l'activité ou les mouvements. Certains patients présentent plusieurs kystes dans une même région, ce qui peut compliquer le diagnostic différentiel avec d’autres lésions, telles que les lipomes ou les tumeurs fibreuses bénignes. Une évaluation rigoureuse est alors indispensable pour exclure d’éventuelles pathologies sous-jacentes. Kyste arthrosynovial : symptômes et gêne fonctionnelle Dans la majorité des cas, le kyste arthrosynovial est asymptomatique. Toutefois, certains patients rapportent : une douleur modérée, surtout lors des mouvements répétitifs ou en appui sur le poignet, une sensation de tension ou de gêne mécanique, une perte de mobilité, notamment en flexion ou en extension complète, une diminution de la force de préhension, une gêne esthétique, en particulier chez les patients jeunes. La gêne peut impacter significativement les gestes de la vie quotidienne ou l'activité professionnelle, notamment chez les personnes travaillant sur ordinateur, en cuisine, en artisanat ou pratiquant des sports sollicitant les poignets. Dans certains cas, la présence du kyste entraîne une adaptation involontaire de la posture du poignet ou de la main, pouvant conduire à l'apparition de douleurs compensatoires dans l'avant-bras ou l'épaule à moyen terme.
par Charles Bijon 25 juin 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, caractérisée par la compression du nerf médian au niveau du poignet. Bien connu dans les milieux professionnels, il touche aussi les sportifs, et notamment les cyclistes , en raison des appuis prolongés sur le guidon et des vibrations transmises au poignet pendant l’effort. Cette compression peut entraîner des troubles sensitifs et moteurs, impactant les performances et la pratique sportive. Comprendre le syndrome du canal carpien Le canal carpien est un espace anatomique étroit situé à la face antérieure du poignet. Il est constitué par les os du carpe formant une arche, fermée par un ligament fibreux épais. Par ce canal passent les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf médian, responsable de la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire. Ce nerf contrôle également la motricité de certains muscles du pouce. Chez les cyclistes , le maintien prolongé des mains sur le guidon, notamment lors des longues sorties, crée une pression répétée au niveau de la paume. Cette pression, combinée à une flexion excessive du poignet et aux micro-vibrations transmises par le cadre, peut favoriser l’apparition d’un syndrome du canal carpien. Symptômes fréquents chez les cyclistes Les signes se manifestent souvent de manière progressive : des fourmillements dans les trois premiers doigts, des engourdissements nocturnes, une sensation de brûlure dans la paume, une diminution de la précision des gestes fins et une perte de force musculaire au niveau du pouce. Certains cyclistes décrivent une gêne croissante au fil de la sortie, pouvant perturber leur prise sur le guidon ou les empêcher d’actionner correctement les freins ou les vitesses.
par Charles Bijon 11 juin 2025
Les sports de ballon tels que le basket-ball et le handball sollicitent fortement les mains, et plus particulièrement les doigts , exposés à de nombreuses contraintes lors des réceptions, des tirs ou des contacts. Les entorses et luxations digitales figurent parmi les blessures les plus fréquentes dans ces disciplines, touchant aussi bien les sportifs amateurs que professionnels. Bien que souvent minimisées, ces lésions peuvent entraîner des douleurs persistantes, une perte de mobilité, voire des séquelles fonctionnelles si elles ne sont pas correctement prises en charge.
par Charles Bijon 28 mai 2025
La pratique du golf sollicite de manière répétitive les articulations du membre supérieur, notamment le coude . Bien que ce sport soit modérément intense, les gestes techniques répétés sur de longues périodes peuvent entraîner des douleurs, des inflammations ou des troubles plus chroniques. Le coude est particulièrement exposé à des contraintes mécaniques importantes au moment du swing et du contact avec le sol. Les pathologies du coude fréquemment rencontrées au golf Épicondylite médiale ("golfer's elbow") L' épicondylite médiale est la pathologie la plus typique chez les golfeurs. Elle correspond à une inflammation des tendons fléchisseurs du poignet à leur insertion sur l’épicondyle médial. La douleur est localisée sur la face interne du coude et est accentuée lors des mouvements de flexion du poignet ou de pronation. Cette tendinopathie résulte de gestes répétitifs et d’une surcharge tendineuse , notamment lors des phases d’impact du club avec le sol ou de mouvements mal coordonnés. Épicondylite latérale Moins fréquente chez les golfeurs que l'épicondylite médiale, l'épicondylite latérale ou "tennis elbow" peut apparaître en cas de sollicitation excessive des extenseurs du poignet, notamment si le grip du club est trop serré ou si les poignets restent rigides durant le swing. Bursite olécranienne L'inflammation de la bourse séreuse située à l'arrière du coude peut survenir suite à des microtraumatismes répétés ou à des appuis prolongés sur le coude. Elle se manifeste par un gonflement douloureux et visible de la région postérieure du coude. Conflit ou irritation nerveuse Certaines postures répétitives peuvent entraîner une compression du nerf ulnaire au niveau du coude (dans la gouttière épitrochléo-olécranienne), provoquant des fourmillements dans les deux derniers doigts de la main et une perte de force progressive.