Quels sont les premiers symptômes du canal carpien ?
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Ce nerf traverse un passage étroit appelé canal carpien, formé par les os du carpe et le ligament annulaire antérieur. Lorsque ce canal se rétrécit ou que son contenu augmente (inflammation, œdème, etc.), le nerf médian est comprimé, provoquant des symptômes bien spécifiques.
Mieux comprendre le nerf médian
Le nerf médian innerve plusieurs muscles de la main et assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié externe de l'annulaire. Sa compression entraîne des troubles sensitifs et moteurs qui évoluent avec le temps si le syndrome n'est pas pris en charge.
Cette atteinte peut affecter considérablement les gestes du quotidien comme écrire, se coiffer ou saisir un objet, en altérant la précision et la force de préhension.
Les premières manifestations cliniques
Le syndrome du canal carpien se déclare le plus souvent de manière progressive. Les symptômes initiaux sont parfois intermittents et peuvent passer inaperçus. Leur reconnaissance précoce est essentielle pour éviter une évolution vers une forme chronique.
Picotements et fourmillements
Les premiers signes sont souvent des fourmillements, des picotements ou une sensation d'engourdissement localisés dans les trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et parfois dans l'annulaire. Ces sensations apparaissent surtout la nuit ou au réveil et peuvent s’intensifier lors de certaines activités : maintien prolongé du téléphone, conduite, lecture ou travail sur clavier.
Ces paresthésies peuvent parfois s'étendre vers l'avant-bras, mais restent typiquement localisées sur le territoire du nerf médian.
Douleurs nocturnes liées au canal carpien
Les douleurs de type brûlure, élancements ou décharges électriques au niveau de la main ou de l’avant-bras sont fréquentes. Elles perturbent souvent le sommeil et obligent le patient à secouer sa main pour soulager les symptômes. Ce signe clinique est évocateur d’un syndrome du canal carpien débutant.
Baisse de sensibilité
Avec l'évolution de la compression, une hypoesthésie peut apparaître. Le patient ressent une perte de sensibilité progressive dans les doigts innervés par le nerf médian, gênant certaines activités fines comme manipuler de petits objets, boutonner un vêtement ou saisir une clé.
Ce déficit sensoriel est d’autant plus problématique qu’il impacte directement la précision des gestes.
Faiblesse musculaire
Bien que plus tardive, une diminution de la force du pouce peut s'observer. Les muscles thénariens, responsables de l’opposition du pouce, peuvent s’atrophier en l’absence de traitement. Le patient éprouve alors des difficultés à saisir fermement un objet ou à effectuer un mouvement d’opposition efficace.
Cette atteinte motrice est le témoin d’un
syndrome du canal carpien
évolué, nécessitant une prise en charge rapide.

Facteurs favorisants
Certains facteurs augmentent le risque de développer un syndrome du canal carpien. Il est important de les identifier pour proposer une prise en charge adaptée :
- les gestes répétitifs du poignet dans un cadre professionnel (secrétaires, caissiers, ouvriers en production industrielle),
- l’utilisation prolongée d’outils vibrants (bricoleurs, artisans),
- certaines professions manuelles exposant au froid ou aux vibrations,
- les troubles hormonaux (grossesse, ménopause),
- les pathologies métaboliques : diabète, hypothyroïdie, polyarthrite rhumatoïde,
- des antécédents de traumatisme ou de fracture du poignet.
La grossesse constitue une période à risque, le syndrome étant souvent transitoire, lié à une rétention hydrosodée.
Examen clinique et diagnostic
L’examen clinique permet d’orienter le diagnostic grâce à des tests spécifiques, réalisés en consultation :
- signe de Tinel : percussion au niveau du canal carpien reproduisant les paresthésies,
- signe de Phalen : flexion prolongée du poignet entraînant l’apparition des symptômes,
- test de sensibilité comparatif : mise en évidence d’un déficit sensoriel sur le territoire du nerf médian,
- observation d’une hypotrophie thénarienne dans les formes évoluées.
Pour confirmer le diagnostic, un électromyogramme (EMG) est recommandé. Il permet d’objectiver le ralentissement de la conduction nerveuse, de quantifier la sévérité de l’atteinte et de vérifier l’absence d’atteinte d’un autre nerf ou d’une atteinte cervicale associée.
Importance du diagnostic précoce
Identifier les premiers symptômes du canal carpien permet d’engager une prise en charge rapide, et souvent conservatrice. Une détection tardive expose le patient à des troubles sensitifs permanents ou à des atteintes motrices irréversibles.
Plusieurs solutions peuvent être mises en place dès les premiers signes. Il est conseillé de modifier certaines habitudes au travail ou dans les activités quotidiennes pour limiter les mouvements qui aggravent les symptômes. Le port d’une attelle la nuit, maintenant le poignet dans une position neutre, peut aussi soulager efficacement les douleurs nocturnes. Selon les cas, des séances de rééducation peuvent être proposées. Une infiltration de corticoïdes peut aider à calmer l’inflammation lorsque les douleurs persistent malgré les autres mesures.
Quand envisager un traitement chirurgical ?
Lorsque les symptômes persistent malgré un traitement médical bien conduit ou en cas d’atteinte neurologique importante, une intervention chirurgicale peut être envisagée. Cette chirurgie consiste à libérer le nerf médian en sectionnant le ligament annulaire antérieur du carpe.
L’intervention, souvent réalisée en ambulatoire, permet une amélioration rapide des douleurs nocturnes. La récupération de la sensibilité et de la force dépend du degré d’atteinte initiale et de la rapidité de la prise en charge.
Conclusion
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente, mais souvent sous-estimée à ses débuts. Reconnaître les symptômes précoces permet d’éviter une évolution vers des formes sévères et invalidantes. Une consultation avec le Dr Charles Bijon permet d’établir un diagnostic précis et de proposer un traitement adapté à chaque situation. Préserver la fonction de la main passe avant tout par une attention portée aux signes d’alerte, même discrets.




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