Gérer les urgences de la main : reconnaître et agir face aux blessures courantes

28 mars 2024

La main est un instrument de précision, essentiel à notre interaction quotidienne avec le monde qui nous entoure. Malheureusement, sa complexité et son utilisation constante la rendent vulnérable à une multitude de blessures. Une prise en charge rapide et adéquate des urgences de la main est cruciale pour prévenir les complications et favoriser une récupération optimale.

Reconnaître les blessures courantes de la main

Fractures

Les fractures de la main sont des blessures fréquentes résultant souvent de chocs directs ou de chutes. Les signes à surveiller incluent une douleur aiguë, un gonflement, une déformation, ou une incapacité à bouger les doigts. Au moindre doute, un bilan radiographique est nécessaire pour un faire le diagnostic et proposer un traitement adapté orthopédique ou chirurgical. 

Entorses et luxations

Les entorses, affectant les ligaments, et les luxations, où les os sont déplacés de leur position normale, se manifestent par une douleur intense, un gonflement et une mobilité réduite. Une entorse peut se révéler grave et nécessiter un geste de réparation chirurgicale comme on peut souvent le voir dans les entorses de pouce

Plaies de la main

Les plaies de la main, pouvant atteindre les nerfs, les artères et les tendons, nécessitent une attention médicale immédiate. Les signes faisant évoquer une atteinte des structures nobles sont un saignement abondant, une perte de la sensibilité ou une perte de la mobilité se manifestant par un déficit d’extension ou de la flexion d’un doigt. Certaines plaies peuvent rassurer par leur petites tailles ou par un examen clinique normal mais ne doivent en aucun cas être négligées. Certaines petites plaies de la main par des objets tranchants peuvent entraîner des lésions des structures profondes graves tandis que certaines larges plaies cutanées intéressent uniquement la peau. Enfin, une plaie partielle des structures nobles n’engendre aucun déficit clinique mais peut se rompre secondairement. C’est donc secondairement que le déficit et la perte de fonction apparaissent. On estime à 30% de lésions tendineuses, nerveuses, vasculaires ou articulaires méconnues par l’ examen clinique.. C’est pourquoi toute plaie de la main doit nécessiter une exploration chirurgicale minutieuse au bloc opératoire de façon à établir un diagnostic lésionnel précis et permettre une réparation des structures le cas échéant.

Infections de la main

Les infections au niveau de la main peuvent intéresser les parties molles (panaris, phlegmon, abcès) ou l’os et l’articulation (arthrite, ostéoarthrite).

Panaris

Le panaris est une infection bactérienne de la pulpe d’un doigt qui se développe autour de l’ongle survenant le plus souvent à la suite d’une effraction cutanée. Dans les cas les plus favorables, l’infection va cloisonner au niveau de la peau, on parle alors de panaris péri-unguéal. Parfois, celle-ci diffuse en profondeur atteignant les structures nobles sous-jacentes, telle que l’os, l’articulation, la gaine des tendons fléchisseurs dont les conséquences sont beaucoup plus lourdes. Il faut alors traiter le panaris en urgence avant qu’une de ces complications surviennent. 

Phlegmon

Le phlegmon de la gaine d’un tendon fléchisseur correspond à la constitution d’une poche de pus dans l’espace clos et virtuel que représente la gaine synoviale qui permet au tendon fléchisseur de coulisser correctement. 


Ces gaines synoviales sont situées au niveau du doigt et de la paume. Le plus souvent, la suppuration fait suite à une piqûre souillée (épine, aiguille à coudre…) qui peut passer totalement inaperçue au départ et ne laisser pratiquement aucune trace sur la peau.


Au début de l’infection, le phlegmon des fléchisseurs se révèle par une douleur d’apparition progressive, volontiers nocturne et pulsatile, insomniante, qui s’accompagne d’une flexion spontanée du doigt atteint. En surface, on ne devine pas, à ce stade, de signe de suppuration au niveau de la peau.


Les examens complémentaires sont peu démonstratifs et le diagnostic reste clinique. L’échographie peut objectiver un peu de liquide dans la gaine du fléchisseur, mais ce n’est pas forcément caractéristique. Les signes généraux (fièvre et température) sont encore assez modérés.


L’évolution spontanée se fait vers une aggravation des signes avec une importante augmentation de volume du doigt, puis de la main et des doigts voisins, une température qui ne fait qu’augmenter et des signes locorégionaux sous forme de traînées rouges (lymphangite) au niveau du membre supérieur, avec apparition éventuelle de ganglion au niveau du creux de l’aisselle. A ce stade, l’évolution est jugée déjà grave et le tendon fléchisseur est en grand danger. C’est pourquoi le traitement d’un phlegmon de tendon fléchisseur doit être chirurgical et le plus précoce possible.

Morsures

Les morsures, qu'elles soient d'origine animale ou humaine, représentent une autre forme d'urgence médicale fréquente pour la main. Ces blessures peuvent varier de superficielles à profondes et sont susceptibles d'introduire des bactéries dans les tissus, entraînant un risque accru d'infection.


Les morsures animales, en particulier celles de chats et de chiens, sont courantes et peuvent causer des plaies déchiquetées ou ponctuelles. Les morsures de chat, en raison de leurs dents pointues, sont particulièrement propices à inoculer des bactéries profondément sous la peau, augmentant ainsi le risque d'infections telles que la pasteurellose. Les morsures de chien, quant à elles, sont souvent plus délabrantes, pouvant entraîner des lésions importantes des tissus. Les morsures humaines, bien que moins fréquentes, ne doivent pas être sous-estimées. Elles peuvent être tout aussi dangereuses, sinon plus, en raison de la grande variété de bactéries présentes dans la salive humaine. 


Dans tous les cas cas, la prise en charge initiale doit inclure un nettoyage soigneux de la plaie, l'évaluation de l'étendue des lésions, et la recherche de signes de dommages plus profonds, tels que des lésions des tendons, des nerfs ou des os. Un traitement antibiotique peut être nécessaire pour prévenir ou traiter les infections. 


La vaccination antitétanique doit également être vérifiée et mise à jour si nécessaire.


En raison du risque élevé d'infection et de complications, il est impératif de consulter un professionnel de santé dès que possible après une morsure. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour nettoyer la plaie en profondeur et réparer les structures endommagées.

Brûlures

Les brûlures de la main varient en gravité et peuvent causer des douleurs, des cloques, et des changements de couleur de la peau. La prise en charge immédiate est déterminante pour le résultat de la guérison.

Premiers secours en cas d'urgence de la main

Pour toutes blessures

  • Évaluation rapide : Déterminez la gravité de la blessure. En cas de doute, consultez immédiatement un professionnel de santé.
  • Immobilisation : Stabilisez la main blessée pour éviter d'aggraver la blessure. Utilisez une attelle ou un support si nécessaire.

Fractures, entorses et luxations

  • Appliquez de la glace : Utilisez de la glace enveloppée dans un linge pour réduire le gonflement et la douleur, sans l’appliquer directement sur la peau.
  • Consultation médicale urgente : Une évaluation par un spécialiste est indispensable pour un diagnostic précis et un traitement adéquat.

Coupures et plaies 

  • Pression directe : Arrêtez le saignement en appliquant une pression douce avec un pansement propre.
  • Protection de la plaie : Après avoir arrêté le saignement, couvrez la plaie avec un pansement stérile pour prévenir l'infection.
  • Consultation médicale : Les plaies de la main nécessitent toujours une exploration chirurgicale même en cas de petites plaies ou d’absence de déficit clinique. 

Infections 

  • Bains antiseptiques pluri-quotidiens en cas d’infection débutantes
  • Consultation médicale en urgence en cas de douleurs pulsatiles et insomniantes, de fièvre ou d’altération de l’état général

Morsures 

  • Laver la plaie sous le robinet d’eau puis savonner au savon liquide les deux mains
  • Mettre un pansement 
  • Consultation médicale urgence : les morsures au niveau de la main nécessitent une prise en charge chirurgical afin d’éviter l’évolution vers l’infection

Brûlures

  • Refroidissement : Refroidissez la brûlure sous l'eau froide pendant 10 à 15 minutes, mais ne mettez pas de glace directement sur la blessure.
  • Couverture : Utilisez un pansement propre pour protéger la zone sans appliquer de pression sur les cloques.
  • Évaluation médicale : Les brûlures graves requièrent un traitement professionnel pour minimiser les dommages et soutenir la guérison.

Conseils pour la prévention des blessures de la main

En plus de savoir comment réagir en cas d'urgence, la prévention joue un rôle clé dans la protection des mains contre les blessures. Voici quelques conseils pour réduire les risques :

  • Utilisation de protections : Portez des gants adaptés lors de la manipulation d'outils, de produits chimiques ou lors d'activités sportives à risque.
  • Sécurité au travail et à domicile : Suivez les directives de sécurité pour l'utilisation d'outils et d'appareils ménagers.
  • Éducation : Informez-vous sur les risques spécifiques liés à vos activités et apprenez les bonnes pratiques pour les éviter.


La gestion adéquate des urgences de la main est essentielle pour prévenir les complications à long terme. La connaissance des premiers secours et des mesures de prévention peut faire une différence significative dans le pronostic d'une blessure. En cas de doute ou de blessure grave, la consultation rapide d'un spécialiste en chirurgie de la main est cruciale pour une prise en charge optimale et une récupération réussie.


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par Charles Bijon 9 octobre 2025
La maladie de Kienböck touche l’un des os du poignet et provoque douleurs et perte de force. Un diagnostic précoce permet d’éviter les séquelles fonctionnelles.
par Charles Bijon 22 septembre 2025
La maladie de Dupuytren est une pathologie chronique et évolutive de la main, caractérisée par une rétraction progressive des doigts vers la paume. Elle touche l’ aponévrose palmaire , une membrane fibreuse située sous la peau de la paume, sans atteindre les tendons ni les nerfs. À mesure que la maladie progresse, elle peut gêner des gestes simples du quotidien, comme serrer la main ou enfiler un gant. La cause exacte de cette maladie reste partiellement inconnue, mais plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés.  Qu’est-ce que l’aponévrose palmaire ? L’aponévrose palmaire est un tissu conjonctif dense situé juste sous la peau de la paume. Elle assure un rôle de protection des structures profondes de la main (tendons fléchisseurs, nerfs, vaisseaux) et participe à la transmission des forces lors de la préhension. Dans la maladie de Dupuytren, cette membrane s’épaissit et forme progressivement des nodules puis des brides fibreuses, responsables de la rétraction progressive des doigts, notamment les quatrième et cinquième. Les premiers signes de la maladie de Dupuytren La maladie de Dupuytren débute souvent de manière discrète. Elle peut se manifester par un ou plusieurs nodules indolores dans la paume, parfois sensibles à la pression. Ces nodules évoluent ensuite en cordes fibreuses qui s’étendent vers les doigts et limitent leur extension. La flexion reste généralement conservée. Le test de la table (impossibilité de poser la main à plat) est un signe d’atteinte évoluée. La maladie de Dupuytren est souvent bilatérale mais d’intensité asymétrique. Facteurs de risque et causes possibles La cause exacte de la maladie de Dupuytren reste inconnue. Il ne s’agit pas d’une inflammation ni d’un traumatisme direct. Toutefois, plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés. Facteurs génétiques La prédisposition héréditaire est bien documentée. Une mutation génétique encore mal identifiée entraînerait une anomalie de la prolifération des cellules fibroblastiques de l’aponévrose. La maladie est plus fréquente dans certaines familles et certaines origines ethniques, notamment en Europe du Nord. La transmission semble autosomique dominante à pénétrance variable. Âge et sexe La maladie de Dupuytren est plus fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Le risque augmente avec l’âge, et les formes sévères sont également plus fréquentes chez les hommes. Comorbidités et facteurs environnementaux Plusieurs affections ont été associées à la maladie : Diabète, en particulier le diabète de type 1, Épilepsie, possiblement en lien avec certains traitements (barbituriques), Hypercholestérolémie, Alcoolisme chronique, Tabagisme actif. Les professions exposant à des microtraumatismes répétés de la paume (travail manuel intensif, usage prolongé de machines vibrantes) ont été évoquées comme facteurs aggravants, sans qu’un lien direct ne soit formellement établi.
par Charles Bijon 8 septembre 2025
Les brûlures de la main sont des lésions fréquentes, parfois graves, qui nécessitent une prise en charge rigoureuse pour éviter des séquelles fonctionnelles importantes. En raison de la complexité anatomique de la main et de son rôle central dans les gestes du quotidien, toute brûlure, même modérée, doit être évaluée avec attention. Comprendre les types de brûlures Brûlure thermique, chimique ou électrique Les brûlures thermiques sont les plus fréquentes. Elles sont causées par un contact avec un liquide chaud, une flamme, un objet brûlant ou de la vapeur. Les brûlures chimiques surviennent au contact d’agents caustiques comme l’acide ou la soude. Les brûlures électriques , bien que plus rares, peuvent provoquer des lésions profondes et insidieuses. Classification selon la profondeur Brûlure du premier degré : rougeur douloureuse, atteinte superficielle de l’épiderme (ex : coup de soleil). Aucun risque de séquelle. Brûlure du deuxième degré superficiel : apparition de phlyctènes (cloques), douleur importante, cicatrisation possible sans greffe. Brûlure du deuxième degré profond : destruction partielle du derme, aspect blanchâtre ou tacheté, douleur modérée. Souvent besoin de traitement chirurgical. Brûlure du troisième degré : atteinte complète des couches cutanées, aspect blanc ou carbonisé, indolore du fait de la destruction des terminaisons nerveuses. Gestes d’urgence à adopter immédiatement Refroidir la zone brûlée Le premier réflexe à avoir est de refroidir la brûlure sous un filet d’eau tempérée (15 à 25°C) pendant 15 à 20 minutes. Cela permet de limiter la progression de la brûlure et de soulager la douleur. Retirer les objets compressifs Il est essentiel de retirer bagues, bracelets ou montres sur la main brûlée avant que l’œdème n’apparaisse, car un gonflement rapide peut entraîner une compression délétère. Ne pas percer les cloques Les phlyctènes doivent être laissées intactes si elles ne sont pas rompues, car elles servent de barrière naturelle contre les infections. Ne pas appliquer de corps gras Les pommades, beurres ou autres remèdes "maison" sont à proscrire. Ils augmentent le risque infectieux et peuvent compliquer le diagnostic clinique.
par Charles Bijon 19 août 2025
La tendinite de l’épaule , ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs, est une affection fréquente responsable de douleurs nocturnes, souvent invalidantes. Le repos est essentiel à la récupération, mais il est difficile à trouver lorsque la douleur perturbe le sommeil. Comprendre comment adapter sa position et son environnement nocturne peut aider à améliorer la qualité du repos et à favoriser la guérison. Pourquoi la douleur est-elle plus forte la nuit ? Les douleurs liées à une tendinite de l’épaule sont souvent exacerbées la nuit. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : En position allongée, l’inflammation n’est plus atténuée par l’activité musculaire ou la gravité ; Le relâchement musculaire nocturne peut favoriser une mise en tension des tendons enflammés ; Une mauvaise posture au lit peut compresser l’articulation ou étirer les structures douloureuses. Ces facteurs provoquent des réveils nocturnes, des difficultés à s’endormir ou des douleurs matinales plus intenses. Les positions à privilégier pour mieux dormir Dormir sur le d os Cette position est généralement la plus recommandée. Elle permet de répartir le poids de manière équilibrée sans exercer de pression sur l’épaule douloureuse. Il peut être utile de placer un coussin sous le bras atteint pour le surélever légèrement. Cette élévation réduit la tension sur les tendons de la coiffe des rotateurs . Dormir sur le côté opposé à l'épaule douloureuse Si dormir sur le dos n’est pas confortable, il est possible de se coucher sur le côté opposé. Il est alors conseillé de placer un oreiller entre les deux bras, afin que le bras douloureux repose sans tension vers l’avant ou vers le bas. Positions à éviter Dormir sur l’épaule douloureuse est à proscrire. Cette position comprime les tendons déjà inflammés et accentue la douleur. Dormir en position fœtale ou avec le bras coincé sous l’oreiller peut également aggraver les symptômes.
par Charles Bijon 5 août 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Ce nerf traverse un passage étroit appelé canal carpien , formé par les os du carpe et le ligament annulaire antérieur. Lorsque ce canal se rétrécit ou que son contenu augmente (inflammation, œdème, etc.), le nerf médian est comprimé, provoquant des symptômes bien spécifiques. Mieux comprendre le nerf médian Le nerf médian innerve plusieurs muscles de la main et assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié externe de l'annulaire. Sa compression entraîne des troubles sensitifs et moteurs qui évoluent avec le temps si le syndrome n'est pas pris en charge. Cette atteinte peut affecter considérablement les gestes du quotidien comme écrire, se coiffer ou saisir un objet, en altérant la précision et la force de préhension. Les premières manifestations cliniques Le syndrome du canal carpien se déclare le plus souvent de manière progressive. Les symptômes initiaux sont parfois intermittents et peuvent passer inaperçus. Leur reconnaissance précoce est essentielle pour éviter une évolution vers une forme chronique. Picotements et fourmillements Les premiers signes sont souvent des fourmillements , des picotements ou une sensation d'engourdissement localisés dans les trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et parfois dans l'annulaire. Ces sensations apparaissent surtout la nuit ou au réveil et peuvent s’intensifier lors de certaines activités : maintien prolongé du téléphone, conduite, lecture ou travail sur clavier. Ces paresthésies peuvent parfois s'étendre vers l'avant-bras, mais restent typiquement localisées sur le territoire du nerf médian. Douleurs nocturnes liées au canal carpien Les douleurs de type brûlure, élancements ou décharges électriques au niveau de la main ou de l’avant-bras sont fréquentes. Elles perturbent souvent le sommeil et obligent le patient à secouer sa main pour soulager les symptômes. Ce signe clinique est évocateur d’un syndrome du canal carpien débutant. Baisse de sensibilité Avec l'évolution de la compression, une hypoesthésie peut apparaître. Le patient ressent une perte de sensibilité progressive dans les doigts innervés par le nerf médian, gênant certaines activités fines comme manipuler de petits objets, boutonner un vêtement ou saisir une clé. Ce déficit sensoriel est d’autant plus problématique qu’il impacte directement la précision des gestes. Faiblesse musculaire Bien que plus tardive, une diminution de la force du pouce peut s'observer. Les muscles thénariens, responsables de l’opposition du pouce, peuvent s’atrophier en l’absence de traitement. Le patient éprouve alors des difficultés à saisir fermement un objet ou à effectuer un mouvement d’opposition efficace. Cette atteinte motrice est le témoin d’un syndrome du canal carpien évolué, nécessitant une prise en charge rapide.
par Charles Bijon 22 juillet 2025
La cuisine professionnelle exige une grande technicité et une répétition constante de gestes précis. Avec le temps, ces mouvements peuvent engendrer une sollicitation excessive de certaines structures anatomiques du poignet . Les cuisiniers, souvent debout pendant de longues heures et exposés à des charges manuelles importantes, sont particulièrement exposés aux troubles musculo-squelettiques, et en particulier aux tendinopathies du poignet . Les gestes professionnels en cause La préparation des aliments, la manipulation d'ustensiles lourds, la réalisation de gestes fins comme l'émincé ou le décorticage, ou encore le nettoyage répété du poste de travail impliquent tous des mouvements de flexion, extension, torsion et pression du poignet. Certaines situations sont particulièrement à risque : les mouvements répétitifs de flexion-extension du poignet, le maintien prolongé du poignet en position extrême, l'utilisation d'outils non ergonomiques, le port répété de charges ou l'utilisation de hachoirs ou couteaux lourds. Avec le temps, ces gestes peuvent entraîner des contraintes mécaniques importantes sur les tendons, en particulier ceux des fléchisseurs et extenseurs du poignet. Le rythme soutenu des services, les contraintes horaires et le stress physique inhérents à la profession aggravent les risques de surmenage articulaire. Les tendinopathies les plus fréquentes Chez les cuisiniers, on retrouve principalement deux formes de tendinopathies : Tendinite des fléchisseurs du poignet Cette pathologie est liée à la sollicitation répétée des tendons fléchisseurs. Elle se manifeste par une douleur à la face palmaire du poignet, parfois avec une sensation de tiraillement lors de la préhension. Tendinite des extenseurs (face dorsale) Souvent liée à l'utilisation d'outils avec le poignet en extension, cette tendinopathie provoque des douleurs sur la face dorsale du poignet. Elle peut être confondue avec une douleur articulaire. Tendinite de De Quervain Moins fréquente, mais présente chez certains cuisiniers, la tendinite de De Quervain affecte les tendons du pouce au niveau du bord radial du poignet. Elle se manifeste par une douleur lors des mouvements d'opposition ou de saisie. D'autres affections comme les kystes synoviaux ou les syndromes canalaires (syndrome du canal carpien, compression du nerf ulnaire) peuvent aussi survenir dans ce contexte, nécessitant une évaluation spécialisée.
par Charles Bijon 7 juillet 2025
Le kyste arthrosynovial du poignet est une tumeur bénigne fréquente, qui se développe à partir d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. S'il est souvent indolore, il peut devenir gênant, voire invalidant, lorsqu'il prend du volume ou interfère avec les mouvements du poignet. Il touche aussi bien les jeunes adultes actifs que les personnes exerçant une activité manuelle ou sollicitant de manière répétée leur articulation. Qu'est-ce qu'un kyste arthro-synovial ? Il s'agit d'une formation remplie de liquide synovial, issu d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. Le plus souvent, le kyste est relié par un pédicule à l'articulation du poignet, formant une hernie de la capsule articulaire. Il peut apparaître de manière progressive ou subite. On distingue deux localisations principales : la face dorsale du poignet, plus fréquente, la face palmaire, parfois plus délicate à explorer ou à traiter. Le kyste se présente généralement comme une tuméfaction arrondie, ferme et mobile, parfois visible à l'œil nu ou uniquement palpable. Sa taille est variable et peut fluctuer selon l'activité ou les mouvements. Certains patients présentent plusieurs kystes dans une même région, ce qui peut compliquer le diagnostic différentiel avec d’autres lésions, telles que les lipomes ou les tumeurs fibreuses bénignes. Une évaluation rigoureuse est alors indispensable pour exclure d’éventuelles pathologies sous-jacentes. Kyste arthrosynovial : symptômes et gêne fonctionnelle Dans la majorité des cas, le kyste arthrosynovial est asymptomatique. Toutefois, certains patients rapportent : une douleur modérée, surtout lors des mouvements répétitifs ou en appui sur le poignet, une sensation de tension ou de gêne mécanique, une perte de mobilité, notamment en flexion ou en extension complète, une diminution de la force de préhension, une gêne esthétique, en particulier chez les patients jeunes. La gêne peut impacter significativement les gestes de la vie quotidienne ou l'activité professionnelle, notamment chez les personnes travaillant sur ordinateur, en cuisine, en artisanat ou pratiquant des sports sollicitant les poignets. Dans certains cas, la présence du kyste entraîne une adaptation involontaire de la posture du poignet ou de la main, pouvant conduire à l'apparition de douleurs compensatoires dans l'avant-bras ou l'épaule à moyen terme.
par Charles Bijon 25 juin 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, caractérisée par la compression du nerf médian au niveau du poignet. Bien connu dans les milieux professionnels, il touche aussi les sportifs, et notamment les cyclistes , en raison des appuis prolongés sur le guidon et des vibrations transmises au poignet pendant l’effort. Cette compression peut entraîner des troubles sensitifs et moteurs, impactant les performances et la pratique sportive. Comprendre le syndrome du canal carpien Le canal carpien est un espace anatomique étroit situé à la face antérieure du poignet. Il est constitué par les os du carpe formant une arche, fermée par un ligament fibreux épais. Par ce canal passent les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf médian, responsable de la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire. Ce nerf contrôle également la motricité de certains muscles du pouce. Chez les cyclistes , le maintien prolongé des mains sur le guidon, notamment lors des longues sorties, crée une pression répétée au niveau de la paume. Cette pression, combinée à une flexion excessive du poignet et aux micro-vibrations transmises par le cadre, peut favoriser l’apparition d’un syndrome du canal carpien. Symptômes fréquents chez les cyclistes Les signes se manifestent souvent de manière progressive : des fourmillements dans les trois premiers doigts, des engourdissements nocturnes, une sensation de brûlure dans la paume, une diminution de la précision des gestes fins et une perte de force musculaire au niveau du pouce. Certains cyclistes décrivent une gêne croissante au fil de la sortie, pouvant perturber leur prise sur le guidon ou les empêcher d’actionner correctement les freins ou les vitesses.
par Charles Bijon 11 juin 2025
Les sports de ballon tels que le basket-ball et le handball sollicitent fortement les mains, et plus particulièrement les doigts , exposés à de nombreuses contraintes lors des réceptions, des tirs ou des contacts. Les entorses et luxations digitales figurent parmi les blessures les plus fréquentes dans ces disciplines, touchant aussi bien les sportifs amateurs que professionnels. Bien que souvent minimisées, ces lésions peuvent entraîner des douleurs persistantes, une perte de mobilité, voire des séquelles fonctionnelles si elles ne sont pas correctement prises en charge.
par Charles Bijon 28 mai 2025
La pratique du golf sollicite de manière répétitive les articulations du membre supérieur, notamment le coude . Bien que ce sport soit modérément intense, les gestes techniques répétés sur de longues périodes peuvent entraîner des douleurs, des inflammations ou des troubles plus chroniques. Le coude est particulièrement exposé à des contraintes mécaniques importantes au moment du swing et du contact avec le sol. Les pathologies du coude fréquemment rencontrées au golf Épicondylite médiale ("golfer's elbow") L' épicondylite médiale est la pathologie la plus typique chez les golfeurs. Elle correspond à une inflammation des tendons fléchisseurs du poignet à leur insertion sur l’épicondyle médial. La douleur est localisée sur la face interne du coude et est accentuée lors des mouvements de flexion du poignet ou de pronation. Cette tendinopathie résulte de gestes répétitifs et d’une surcharge tendineuse , notamment lors des phases d’impact du club avec le sol ou de mouvements mal coordonnés. Épicondylite latérale Moins fréquente chez les golfeurs que l'épicondylite médiale, l'épicondylite latérale ou "tennis elbow" peut apparaître en cas de sollicitation excessive des extenseurs du poignet, notamment si le grip du club est trop serré ou si les poignets restent rigides durant le swing. Bursite olécranienne L'inflammation de la bourse séreuse située à l'arrière du coude peut survenir suite à des microtraumatismes répétés ou à des appuis prolongés sur le coude. Elle se manifeste par un gonflement douloureux et visible de la région postérieure du coude. Conflit ou irritation nerveuse Certaines postures répétitives peuvent entraîner une compression du nerf ulnaire au niveau du coude (dans la gouttière épitrochléo-olécranienne), provoquant des fourmillements dans les deux derniers doigts de la main et une perte de force progressive.