Les pathologies du coude du sportif

Charles Bijon • 16 mai 2024

Les sportifs, qu'ils soient amateurs ou professionnels, sont fréquemment exposés à des risques de blessures, notamment au niveau du coude. Ces pathologies, résultant souvent de mouvements répétitifs ou de traumatismes directs, peuvent impacter significativement la performance et nécessitent une prise en charge adaptée. Cet article vise à explorer les principales pathologies du coude rencontrées chez les sportifs, leurs symptômes, causes, et les options de traitement disponibles.

Les principales pathologies du coude chez le sportif

Épicondylite latérale

Définition

L'épicondylite, communément appelée "tennis elbow" pour la forme latérale se caractérise par une douleur au niveau de l’épicondyle latérale, points d'attache des tendons épicondyliens latéraux. Bien qu'observée chez le sportif, cette pathologie touche toute la population. 


Causes et facteurs de risque

Il s’agit, en réalité, de lésions tendineuses dégénératives en lien avec une sollicitation excessive et répétitive des muscles extenseurs conduisant à des micro-lésions ou des macro-lésions tendineuses. Le tendon lésé est celui du court extenseur radial du carpe.

Symptômes
 

Les douleurs peuvent être quotidiennes et handicapantes. Elles sont localisées sur l’épicondylite latérale et majorées lors de certaines manœuvres spécifiques. Il faut rechercher des signes en faveur d’une compression du nerf radial au coude, des signes d’atteinte huméro-radiale et des signes d’instabilités postéro-latérales associés.


Examens complémentaires

Les radiographies du coude sont le plus souvent normales mais peuvent mettre en évidence des calcifications au niveau de l’épicondylite latérale témoignant de lésions tendineuses. L’échographie et l’IRM ont pour objectif de confirmer le diagnostic et de rechercher une fissure tendineuse. L’IRM permet également d’apprécier, avec plus de précisions, l’état des structures ligamentaires latérales et de l’interligne articulaire huméro-radiale.


Traitement 

Le traitement de l'épicondylite latérale est le plus souvent conservateur comportant rééducation et infiltration de PRP. Les infiltrations de corticoïdes sont efficaces à court terme mais ont tendance à majorer les douleurs par la suite. En conséquence, les corticoïdes sont à proscrire. 

En cas d'échec du traitement médical bien conduit pendant 6 mois, il peut être envisagé un traitement chirurgical consistant en un débridement et allongement des épicondyliens latéraux à ciel ouvert ou de manière mini-invasive sous arthroscopie. Le taux de succès de la chirurgie est de l’ordre de 70 à 80%.

Épicondylite médiale 

Définition et symptômes

L'épicondylite, communément appelée "golfer's elbow" pour la médiale, se caractérise par une douleur au niveau de l’épicondyle médiale, points d'attache des tendons épicondyliens médiaux du coude (tendons fléchisseurs et pronateurs). Cette douleur est exacerbée par certains mouvements de la main et du poignet.


Causes et facteurs de risque

Ces pathologies résultent généralement d'une sollicitation excessive et répétitive des muscles fléchisseurs du poignet, conduisant à des micro-lésions tendineuses. 


Symptômes

Les douleurs peuvent être quotidiennes et handicapantes. Elles sont localisées sur l’épicondylite médiale et majorées lors de certaines manœuvres spécifiques. Il faut rechercher des signes en faveur d’une compression du ulnaire au coude associés. 


Examen complémentaires 

Les radiographies du coude sont le plus souvent normales mais peuvent mettre en évidence des calcifications au niveau de l’épicondylite médiale témoignant de lésions tendineuses. L’échographie et l’IRM ont pour objectif de confirmer le diagnostic et de rechercher une fissure tendineuse.


Une irritation ou une compression du nerf ulnaire peut être associée à une épicondylite médiale, occasionnant des troubles de sensibilité et douleurs irradiant sur les 2 derniers doigts de la main. Un
électromyogramme pourra également être demandé.


Traitement

Le traitement de l'épicondylite médiale est le plus souvent conservateur comportant rééducation et infiltration. En cas d'échec du traitement médical bien conduit pendant 6 mois, il peut être envisagé un traitement chirurgical consistant en un débridement et allongement des épicondyliens médiaux.

Rupture du biceps distal au coude

Définition 

La rupture du biceps brachial au coude est une déchirure ou désinsertion du tendon du muscle biceps au niveau de son insertion sur le radius. Le rôle du biceps brachial est la flexion du coude et surtout la supination de l’avant bras.


Causes et facteurs de risque

La rupture survient le plus souvent de manière brutale ou lors d’un geste anodin lorsque le tendon est déjà le siège de lésions dégénératives.


Symptômes
 

Les symptômes incluent une douleur brutale avec apparition d’un oedème et hématome aggravée à la face antérieure du coude. Les douleurs sont exacerbées par la flexion ou la supination de l’avant bras. Le plus souvent le tendon se rétracte avec l’apparition d’un signe de “Popeye” caractéristique.


Examens complémentaires

L'imagerie a pour objectif de confirmer le diagnostic. L'échographie met en évidence la rupture dans la majorité des cas mais l’IRM (incidence de FABS) est le meilleur examen pour voir la rupture et apprécier sa rétraction. 


Traitement

La prise en charge est le plus souvent chirurgicale. L’intervention doit se faire au mieux dans les 15 jours suivant la rupture. Au-delà, la réinsertion du tendon devient difficile en raison de la rétraction tendineuse et musculaire. 

Cette réinsertion se fait par une petite incision au niveau du coude et à l’aide d’un système d’ancrage sur la tubérosité radiale (endobouton ou ancres).
Une immobilisation post opératoire est nécessaire pendant 3 semaines. La rééducation est le plus souvent débutée immédiatement après l’intervention. La reprise des activités sportives est autorisée à partir du 3ème mois post-opératoire. 


En l’absence de traitement, on observe une perte de force en flexion et en supination à hauteur de 50% et des douleurs chroniques.

Rupture du triceps au coude

Définition

La rupture du triceps brachial est une pathologie traumatique rare, correspondant à une désinsertion partielle ou complète du tendon du triceps au niveau de son insertion sur  l’olécrane. Le rôle du triceps est l’extension du coude. 


Causes et facteurs de risque

La rupture survient lors d’un mouvement d’extension contrariée ou lors d’un traumatisme du coude le plus souvent chez des patients pratiquant la musculation à haute intensité. La prise de stéroïdes est un facteur de risque important de rupture. 


Symptômes

Les symptômes sont typiques responsables d’une douleur brutale avec apparition d’un déficit de l’extension du coude.


Examens complémentaires

Des radiographies standard peuvent mettre un évidence une avulsion osseuse de la pointe de l’olécrane témoignant de la rupture tendineuse. Une échographie ou une IRM confirment le diagnostic et permettent d’évaluer l’étendue de la lésion. 


Traitement

Le traitement est presque toujours chirurgical, à l'exception des patients âgés à faible demande fonctionnelle.
Le but du traitement est de réinsérer le tendon du triceps à l’aide d’un système d’ancrage sur l’olécrane. Une immobilisation par attelle à 30° de flexion est prescrite pour une durée de 3 semaines et la rééducation est débutée à la suite du délai d’immobilisation. La reprise des activités sportives est autorisée à partir de 3 à 6 mois.

Luxation de coude

Définition
La luxation du coude se produit lorsque l'extrémité distale de l’humérus se désolidarise de la tête radiale et de l’olécrane. 


Causes et facteurs de risque

Généralement, la luxation est causée par une chute sur un bras tendu ou un impact direct sur le coude.


Symptômes

Une luxation du coude engendre une impotence fonctionnelle majeure, une douleur intense, un gonflement et une déformation caractéristique du coude.


Examens complémentaires

Une radiographie suffit à faire le diagnostic et à mettre en évidence des fractures associées.  Un scanner peut être nécessaire pour faire un bilan plus précis. On parle de “triade malheureuse” ou “terrible triade” lorsque s’associe une luxation, une fracture de la tête radiale et une fracture du processus coronoïde. Ce type de lésion est toujours d’indication chirurgicale.

Traitement

La réduction immédiate de la luxation par un professionnel de santé est cruciale sous anesthésie afin d’évaluer la stabilité du coude. En cas de coude instable ou chez un patient à haute demande fonctionnelle, une réparation chirurgicale ligamentaire peut être proposée. Enfin, en cas de “triade malheureuse”, la chirurgie est indispensable pour stabiliser le coude. Une rééducation prolongée est ensuite nécessaire pour restaurer la mobilité et la force.

Instabilité chronique du coude

Définition et symptômes

L’instabilité chronique du coude est caractérisée par une sensation de laxité ou de dérobement du coude. Cette pathologie est souvent le résultat d'un traumatisme antérieur ayant endommagé les structures ligamentaires du coude, conduisant à une stabilité réduite. Il existe deux formes d’instabilités : 

  • en valgus par atteinte du complexe ligamentaire médiale
  • postérolatérale par atteinte du complexe ligamentaire latérale


Causes et facteurs de risque

Elles font souvent suite à des lésions ligamentaires séquellaires d’une luxation du coude, mais peuvent également survenir après des traumatismes répétitifs (notamment lors de la pratique de sport de lancer comme le baseball).
L’instabilité chronique du coude se développe à partir du moment où le complexe ligamentaire médiale et/ou latérales sont lésés. Cela suppose des contraintes tendant à éloigner leurs points d’insertion sur l’ulna et l’humérus. Sur le versant médial, le ligament collatéral médial est mis en tension par des contraintes en valgus mais aussi en pronation forcée. Sur le versant latéral, le ligament collatéral latéral est mis en tension par des contraintes en varus, mais aussi supination forcé


Symptômes

L’instabilité en valgus occasionne des douleurs sur le versant médial du coude avec parfois une sensation de ressaut ou de dérobement. 3 tests orientent le diagnostic : le Valgus Test, le Milking test et le Moving Milking Test.
L’instabilité postéro latérale occasionne des douleurs sur le versant latéral du coude avec parfois une sensation de ressaut ou de dérobement. 2 tests orientent le diagnostic : Le Pivot Shift Test et le Push Up test.


Examens complémentaires 

Des radiographies standards voire dynamiques peuvent mettre en évidence une instabilité du versant médiale ou latérale mais c’est surtout l’IRM qui confirme le diagnostic. 


Traitement

En cas d’instabilité modérée et de faible demande fonctionnelle, le traitement médical conservateur par rééducation et renforcement musculaire peut donner de bons résultats.
Autrement, le traitement est chirurgical consistant en une reconstruction ligamentaire par greffe tendineuse (tendon du long palmaire, triceps brachial, semi tendineux, …).
Une immobilisation post-opératoire est nécessaire avec rééducation immédiate. La reprise des activités sportives sans contraintes est autorisée à partir du 6ème mois.

Prévention

La prévention des pathologies du coude chez les sportifs passe par une technique appropriée lors de la pratique sportive, un échauffement adéquat, et un renforcement musculaire ciblé. Il est également crucial d'écouter son corps et de ne pas ignorer les douleurs qui peuvent signaler le début d'une pathologie.

Les pathologies du coude du sportif, bien que souvent traitables, nécessitent une attention particulière pour éviter les complications à long terme. Une prise en charge rapide et adaptée, combinée à une approche préventive, permet aux sportifs de continuer à pratiquer leur discipline dans les meilleures conditions. En tant que chirurgien spécialisé dans la
chirurgie de la main, du poignet, du coude et de l'épaule, l'accompagnement de ces sportifs vers une récupération optimale est au cœur de la mission du Dr Charles Bijon. 


Contacter le Docteur Charles Bijon
par Charles Bijon 9 octobre 2025
La maladie de Kienböck touche l’un des os du poignet et provoque douleurs et perte de force. Un diagnostic précoce permet d’éviter les séquelles fonctionnelles.
par Charles Bijon 22 septembre 2025
La maladie de Dupuytren est une pathologie chronique et évolutive de la main, caractérisée par une rétraction progressive des doigts vers la paume. Elle touche l’ aponévrose palmaire , une membrane fibreuse située sous la peau de la paume, sans atteindre les tendons ni les nerfs. À mesure que la maladie progresse, elle peut gêner des gestes simples du quotidien, comme serrer la main ou enfiler un gant. La cause exacte de cette maladie reste partiellement inconnue, mais plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés.  Qu’est-ce que l’aponévrose palmaire ? L’aponévrose palmaire est un tissu conjonctif dense situé juste sous la peau de la paume. Elle assure un rôle de protection des structures profondes de la main (tendons fléchisseurs, nerfs, vaisseaux) et participe à la transmission des forces lors de la préhension. Dans la maladie de Dupuytren, cette membrane s’épaissit et forme progressivement des nodules puis des brides fibreuses, responsables de la rétraction progressive des doigts, notamment les quatrième et cinquième. Les premiers signes de la maladie de Dupuytren La maladie de Dupuytren débute souvent de manière discrète. Elle peut se manifester par un ou plusieurs nodules indolores dans la paume, parfois sensibles à la pression. Ces nodules évoluent ensuite en cordes fibreuses qui s’étendent vers les doigts et limitent leur extension. La flexion reste généralement conservée. Le test de la table (impossibilité de poser la main à plat) est un signe d’atteinte évoluée. La maladie de Dupuytren est souvent bilatérale mais d’intensité asymétrique. Facteurs de risque et causes possibles La cause exacte de la maladie de Dupuytren reste inconnue. Il ne s’agit pas d’une inflammation ni d’un traumatisme direct. Toutefois, plusieurs facteurs favorisants ont été identifiés. Facteurs génétiques La prédisposition héréditaire est bien documentée. Une mutation génétique encore mal identifiée entraînerait une anomalie de la prolifération des cellules fibroblastiques de l’aponévrose. La maladie est plus fréquente dans certaines familles et certaines origines ethniques, notamment en Europe du Nord. La transmission semble autosomique dominante à pénétrance variable. Âge et sexe La maladie de Dupuytren est plus fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Le risque augmente avec l’âge, et les formes sévères sont également plus fréquentes chez les hommes. Comorbidités et facteurs environnementaux Plusieurs affections ont été associées à la maladie : Diabète, en particulier le diabète de type 1, Épilepsie, possiblement en lien avec certains traitements (barbituriques), Hypercholestérolémie, Alcoolisme chronique, Tabagisme actif. Les professions exposant à des microtraumatismes répétés de la paume (travail manuel intensif, usage prolongé de machines vibrantes) ont été évoquées comme facteurs aggravants, sans qu’un lien direct ne soit formellement établi.
par Charles Bijon 8 septembre 2025
Les brûlures de la main sont des lésions fréquentes, parfois graves, qui nécessitent une prise en charge rigoureuse pour éviter des séquelles fonctionnelles importantes. En raison de la complexité anatomique de la main et de son rôle central dans les gestes du quotidien, toute brûlure, même modérée, doit être évaluée avec attention. Comprendre les types de brûlures Brûlure thermique, chimique ou électrique Les brûlures thermiques sont les plus fréquentes. Elles sont causées par un contact avec un liquide chaud, une flamme, un objet brûlant ou de la vapeur. Les brûlures chimiques surviennent au contact d’agents caustiques comme l’acide ou la soude. Les brûlures électriques , bien que plus rares, peuvent provoquer des lésions profondes et insidieuses. Classification selon la profondeur Brûlure du premier degré : rougeur douloureuse, atteinte superficielle de l’épiderme (ex : coup de soleil). Aucun risque de séquelle. Brûlure du deuxième degré superficiel : apparition de phlyctènes (cloques), douleur importante, cicatrisation possible sans greffe. Brûlure du deuxième degré profond : destruction partielle du derme, aspect blanchâtre ou tacheté, douleur modérée. Souvent besoin de traitement chirurgical. Brûlure du troisième degré : atteinte complète des couches cutanées, aspect blanc ou carbonisé, indolore du fait de la destruction des terminaisons nerveuses. Gestes d’urgence à adopter immédiatement Refroidir la zone brûlée Le premier réflexe à avoir est de refroidir la brûlure sous un filet d’eau tempérée (15 à 25°C) pendant 15 à 20 minutes. Cela permet de limiter la progression de la brûlure et de soulager la douleur. Retirer les objets compressifs Il est essentiel de retirer bagues, bracelets ou montres sur la main brûlée avant que l’œdème n’apparaisse, car un gonflement rapide peut entraîner une compression délétère. Ne pas percer les cloques Les phlyctènes doivent être laissées intactes si elles ne sont pas rompues, car elles servent de barrière naturelle contre les infections. Ne pas appliquer de corps gras Les pommades, beurres ou autres remèdes "maison" sont à proscrire. Ils augmentent le risque infectieux et peuvent compliquer le diagnostic clinique.
par Charles Bijon 19 août 2025
La tendinite de l’épaule , ou tendinopathie de la coiffe des rotateurs, est une affection fréquente responsable de douleurs nocturnes, souvent invalidantes. Le repos est essentiel à la récupération, mais il est difficile à trouver lorsque la douleur perturbe le sommeil. Comprendre comment adapter sa position et son environnement nocturne peut aider à améliorer la qualité du repos et à favoriser la guérison. Pourquoi la douleur est-elle plus forte la nuit ? Les douleurs liées à une tendinite de l’épaule sont souvent exacerbées la nuit. Plusieurs raisons peuvent l’expliquer : En position allongée, l’inflammation n’est plus atténuée par l’activité musculaire ou la gravité ; Le relâchement musculaire nocturne peut favoriser une mise en tension des tendons enflammés ; Une mauvaise posture au lit peut compresser l’articulation ou étirer les structures douloureuses. Ces facteurs provoquent des réveils nocturnes, des difficultés à s’endormir ou des douleurs matinales plus intenses. Les positions à privilégier pour mieux dormir Dormir sur le d os Cette position est généralement la plus recommandée. Elle permet de répartir le poids de manière équilibrée sans exercer de pression sur l’épaule douloureuse. Il peut être utile de placer un coussin sous le bras atteint pour le surélever légèrement. Cette élévation réduit la tension sur les tendons de la coiffe des rotateurs . Dormir sur le côté opposé à l'épaule douloureuse Si dormir sur le dos n’est pas confortable, il est possible de se coucher sur le côté opposé. Il est alors conseillé de placer un oreiller entre les deux bras, afin que le bras douloureux repose sans tension vers l’avant ou vers le bas. Positions à éviter Dormir sur l’épaule douloureuse est à proscrire. Cette position comprime les tendons déjà inflammés et accentue la douleur. Dormir en position fœtale ou avec le bras coincé sous l’oreiller peut également aggraver les symptômes.
par Charles Bijon 5 août 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, liée à la compression du nerf médian au niveau du poignet. Ce nerf traverse un passage étroit appelé canal carpien , formé par les os du carpe et le ligament annulaire antérieur. Lorsque ce canal se rétrécit ou que son contenu augmente (inflammation, œdème, etc.), le nerf médian est comprimé, provoquant des symptômes bien spécifiques. Mieux comprendre le nerf médian Le nerf médian innerve plusieurs muscles de la main et assure la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l'index, du majeur et de la moitié externe de l'annulaire. Sa compression entraîne des troubles sensitifs et moteurs qui évoluent avec le temps si le syndrome n'est pas pris en charge. Cette atteinte peut affecter considérablement les gestes du quotidien comme écrire, se coiffer ou saisir un objet, en altérant la précision et la force de préhension. Les premières manifestations cliniques Le syndrome du canal carpien se déclare le plus souvent de manière progressive. Les symptômes initiaux sont parfois intermittents et peuvent passer inaperçus. Leur reconnaissance précoce est essentielle pour éviter une évolution vers une forme chronique. Picotements et fourmillements Les premiers signes sont souvent des fourmillements , des picotements ou une sensation d'engourdissement localisés dans les trois premiers doigts (pouce, index, majeur) et parfois dans l'annulaire. Ces sensations apparaissent surtout la nuit ou au réveil et peuvent s’intensifier lors de certaines activités : maintien prolongé du téléphone, conduite, lecture ou travail sur clavier. Ces paresthésies peuvent parfois s'étendre vers l'avant-bras, mais restent typiquement localisées sur le territoire du nerf médian. Douleurs nocturnes liées au canal carpien Les douleurs de type brûlure, élancements ou décharges électriques au niveau de la main ou de l’avant-bras sont fréquentes. Elles perturbent souvent le sommeil et obligent le patient à secouer sa main pour soulager les symptômes. Ce signe clinique est évocateur d’un syndrome du canal carpien débutant. Baisse de sensibilité Avec l'évolution de la compression, une hypoesthésie peut apparaître. Le patient ressent une perte de sensibilité progressive dans les doigts innervés par le nerf médian, gênant certaines activités fines comme manipuler de petits objets, boutonner un vêtement ou saisir une clé. Ce déficit sensoriel est d’autant plus problématique qu’il impacte directement la précision des gestes. Faiblesse musculaire Bien que plus tardive, une diminution de la force du pouce peut s'observer. Les muscles thénariens, responsables de l’opposition du pouce, peuvent s’atrophier en l’absence de traitement. Le patient éprouve alors des difficultés à saisir fermement un objet ou à effectuer un mouvement d’opposition efficace. Cette atteinte motrice est le témoin d’un syndrome du canal carpien évolué, nécessitant une prise en charge rapide.
par Charles Bijon 22 juillet 2025
La cuisine professionnelle exige une grande technicité et une répétition constante de gestes précis. Avec le temps, ces mouvements peuvent engendrer une sollicitation excessive de certaines structures anatomiques du poignet . Les cuisiniers, souvent debout pendant de longues heures et exposés à des charges manuelles importantes, sont particulièrement exposés aux troubles musculo-squelettiques, et en particulier aux tendinopathies du poignet . Les gestes professionnels en cause La préparation des aliments, la manipulation d'ustensiles lourds, la réalisation de gestes fins comme l'émincé ou le décorticage, ou encore le nettoyage répété du poste de travail impliquent tous des mouvements de flexion, extension, torsion et pression du poignet. Certaines situations sont particulièrement à risque : les mouvements répétitifs de flexion-extension du poignet, le maintien prolongé du poignet en position extrême, l'utilisation d'outils non ergonomiques, le port répété de charges ou l'utilisation de hachoirs ou couteaux lourds. Avec le temps, ces gestes peuvent entraîner des contraintes mécaniques importantes sur les tendons, en particulier ceux des fléchisseurs et extenseurs du poignet. Le rythme soutenu des services, les contraintes horaires et le stress physique inhérents à la profession aggravent les risques de surmenage articulaire. Les tendinopathies les plus fréquentes Chez les cuisiniers, on retrouve principalement deux formes de tendinopathies : Tendinite des fléchisseurs du poignet Cette pathologie est liée à la sollicitation répétée des tendons fléchisseurs. Elle se manifeste par une douleur à la face palmaire du poignet, parfois avec une sensation de tiraillement lors de la préhension. Tendinite des extenseurs (face dorsale) Souvent liée à l'utilisation d'outils avec le poignet en extension, cette tendinopathie provoque des douleurs sur la face dorsale du poignet. Elle peut être confondue avec une douleur articulaire. Tendinite de De Quervain Moins fréquente, mais présente chez certains cuisiniers, la tendinite de De Quervain affecte les tendons du pouce au niveau du bord radial du poignet. Elle se manifeste par une douleur lors des mouvements d'opposition ou de saisie. D'autres affections comme les kystes synoviaux ou les syndromes canalaires (syndrome du canal carpien, compression du nerf ulnaire) peuvent aussi survenir dans ce contexte, nécessitant une évaluation spécialisée.
par Charles Bijon 7 juillet 2025
Le kyste arthrosynovial du poignet est une tumeur bénigne fréquente, qui se développe à partir d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. S'il est souvent indolore, il peut devenir gênant, voire invalidant, lorsqu'il prend du volume ou interfère avec les mouvements du poignet. Il touche aussi bien les jeunes adultes actifs que les personnes exerçant une activité manuelle ou sollicitant de manière répétée leur articulation. Qu'est-ce qu'un kyste arthro-synovial ? Il s'agit d'une formation remplie de liquide synovial, issu d'une articulation ou d'une gaine tendineuse. Le plus souvent, le kyste est relié par un pédicule à l'articulation du poignet, formant une hernie de la capsule articulaire. Il peut apparaître de manière progressive ou subite. On distingue deux localisations principales : la face dorsale du poignet, plus fréquente, la face palmaire, parfois plus délicate à explorer ou à traiter. Le kyste se présente généralement comme une tuméfaction arrondie, ferme et mobile, parfois visible à l'œil nu ou uniquement palpable. Sa taille est variable et peut fluctuer selon l'activité ou les mouvements. Certains patients présentent plusieurs kystes dans une même région, ce qui peut compliquer le diagnostic différentiel avec d’autres lésions, telles que les lipomes ou les tumeurs fibreuses bénignes. Une évaluation rigoureuse est alors indispensable pour exclure d’éventuelles pathologies sous-jacentes. Kyste arthrosynovial : symptômes et gêne fonctionnelle Dans la majorité des cas, le kyste arthrosynovial est asymptomatique. Toutefois, certains patients rapportent : une douleur modérée, surtout lors des mouvements répétitifs ou en appui sur le poignet, une sensation de tension ou de gêne mécanique, une perte de mobilité, notamment en flexion ou en extension complète, une diminution de la force de préhension, une gêne esthétique, en particulier chez les patients jeunes. La gêne peut impacter significativement les gestes de la vie quotidienne ou l'activité professionnelle, notamment chez les personnes travaillant sur ordinateur, en cuisine, en artisanat ou pratiquant des sports sollicitant les poignets. Dans certains cas, la présence du kyste entraîne une adaptation involontaire de la posture du poignet ou de la main, pouvant conduire à l'apparition de douleurs compensatoires dans l'avant-bras ou l'épaule à moyen terme.
par Charles Bijon 25 juin 2025
Le syndrome du canal carpien est une pathologie fréquente de la main, caractérisée par la compression du nerf médian au niveau du poignet. Bien connu dans les milieux professionnels, il touche aussi les sportifs, et notamment les cyclistes , en raison des appuis prolongés sur le guidon et des vibrations transmises au poignet pendant l’effort. Cette compression peut entraîner des troubles sensitifs et moteurs, impactant les performances et la pratique sportive. Comprendre le syndrome du canal carpien Le canal carpien est un espace anatomique étroit situé à la face antérieure du poignet. Il est constitué par les os du carpe formant une arche, fermée par un ligament fibreux épais. Par ce canal passent les tendons fléchisseurs des doigts et le nerf médian, responsable de la sensibilité de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire. Ce nerf contrôle également la motricité de certains muscles du pouce. Chez les cyclistes , le maintien prolongé des mains sur le guidon, notamment lors des longues sorties, crée une pression répétée au niveau de la paume. Cette pression, combinée à une flexion excessive du poignet et aux micro-vibrations transmises par le cadre, peut favoriser l’apparition d’un syndrome du canal carpien. Symptômes fréquents chez les cyclistes Les signes se manifestent souvent de manière progressive : des fourmillements dans les trois premiers doigts, des engourdissements nocturnes, une sensation de brûlure dans la paume, une diminution de la précision des gestes fins et une perte de force musculaire au niveau du pouce. Certains cyclistes décrivent une gêne croissante au fil de la sortie, pouvant perturber leur prise sur le guidon ou les empêcher d’actionner correctement les freins ou les vitesses.
par Charles Bijon 11 juin 2025
Les sports de ballon tels que le basket-ball et le handball sollicitent fortement les mains, et plus particulièrement les doigts , exposés à de nombreuses contraintes lors des réceptions, des tirs ou des contacts. Les entorses et luxations digitales figurent parmi les blessures les plus fréquentes dans ces disciplines, touchant aussi bien les sportifs amateurs que professionnels. Bien que souvent minimisées, ces lésions peuvent entraîner des douleurs persistantes, une perte de mobilité, voire des séquelles fonctionnelles si elles ne sont pas correctement prises en charge.
par Charles Bijon 28 mai 2025
La pratique du golf sollicite de manière répétitive les articulations du membre supérieur, notamment le coude . Bien que ce sport soit modérément intense, les gestes techniques répétés sur de longues périodes peuvent entraîner des douleurs, des inflammations ou des troubles plus chroniques. Le coude est particulièrement exposé à des contraintes mécaniques importantes au moment du swing et du contact avec le sol. Les pathologies du coude fréquemment rencontrées au golf Épicondylite médiale ("golfer's elbow") L' épicondylite médiale est la pathologie la plus typique chez les golfeurs. Elle correspond à une inflammation des tendons fléchisseurs du poignet à leur insertion sur l’épicondyle médial. La douleur est localisée sur la face interne du coude et est accentuée lors des mouvements de flexion du poignet ou de pronation. Cette tendinopathie résulte de gestes répétitifs et d’une surcharge tendineuse , notamment lors des phases d’impact du club avec le sol ou de mouvements mal coordonnés. Épicondylite latérale Moins fréquente chez les golfeurs que l'épicondylite médiale, l'épicondylite latérale ou "tennis elbow" peut apparaître en cas de sollicitation excessive des extenseurs du poignet, notamment si le grip du club est trop serré ou si les poignets restent rigides durant le swing. Bursite olécranienne L'inflammation de la bourse séreuse située à l'arrière du coude peut survenir suite à des microtraumatismes répétés ou à des appuis prolongés sur le coude. Elle se manifeste par un gonflement douloureux et visible de la région postérieure du coude. Conflit ou irritation nerveuse Certaines postures répétitives peuvent entraîner une compression du nerf ulnaire au niveau du coude (dans la gouttière épitrochléo-olécranienne), provoquant des fourmillements dans les deux derniers doigts de la main et une perte de force progressive.